Ambassade du Gabon
en Chine

Pendant les Deux Sessions, ChinAfrica a organisé un dialogue avec les ambassadeurs africains en Chine pour recueillir leurs commentaires sur l'importance de l'initiative Belt and Road (BRI) pour le développement indépendant des pays africains. 

Cette année marque le 10e anniversaire de la proposition de l'Initiative Belt and Road (BRI). Les progrès et les réalisations de la BRI ont attiré beaucoup d'attention de la part des médias nationaux et internationaux présents lors des Two Sessions de cette année.

L'Afrique est un participant important de la BRI. Cinquante-deux pays africains ainsi que la Commission de l'Union africaine ont déjà signé des accords de coopération dans le cadre de l'initiative. Au cours de la dernière décennie, sous l'égide de la BRI, de nombreux projets ont pris racine et ont donné des résultats fructueux dans les pays africains. Cependant, les médias occidentaux ont accusé que la BRI peut causer des "pièges de la dette" en Afrique.

Ouvert et volontaire par nature

Mbelwa Kairuki, ambassadeur de Tanzanie en Chine

Pendant les deux Sessions, ChinAfrica a organisé un dialogue avec les ambassadeurs africains en Chine pour recueillir leurs commentaires sur l'importance de la BRI pour le développement indépendant des pays africains, ainsi que leurs opinions sur certaines des dénigrations de la BRI et les prétendus "pièges de la dette" en Afrique.

Le projet de construction du pont Nyerere, du terminal III de l'aéroport international Julius Nyerere, de la centrale électrique à gaz naturel de Mtwara et des lignes de transmission… Depuis cinq ans que la Tanzanie a rejoint l'initiative « La Ceinture et la Route », un grand nombre de projets ferroviaires, routiers, portuaires, de ponts et autres ont été lancés, et le volume des échanges commerciaux bilatéraux entre la Tanzanie et la Chine a augmenté pour atteindre plus de 8 milliards de dollars, a déclaré à ChinAfrica Mbelwa Kairuki, ambassadeur de Tanzanie en Chine.

« Je tiens à souligner que les accords conclus dans le cadre de l'initiative « La Ceinture et la Route » sont signés volontairement sur la base d'une consultation mutuelle. Personne n'est contraint de rejoindre l'initiative « La Ceinture et la Route », a-t-il déclaré.

Il estime que la propagation de la dénigration selon laquelle la Chine a créé des « pièges à dettes » pour les pays africains équivaut en réalité à insinuer que les gouvernements africains ne sont pas responsables de leurs décisions, ou à présupposer que les pays africains signent aveuglément des accords de prêt sans en comprendre le contenu.

Mberwa affirme que les gouvernements africains empruntent à la Chine ou à des organisations internationales pour le développement économique de leurs pays. Affirmer que les prêts de la Chine sont un « piège » pour les pays africains, c'est dire que les gouvernements de ces pays africains ne savent pas ce qu'ils font et qu'ils se mettent eux-mêmes en danger. « C'est absurde », a-t-il souligné.

L'ambassadeur du Rwanda en Chine, James Kimonyo, partage le même point de vue. « C'est une affirmation très ridicule, car qu'est-ce qu'un "piège à dettes" ? Le piège doit être quelque chose de caché que vous ne connaissez pas. Mais ce que je sais, du moins de là où je me trouve, c'est que les projets mis en œuvre au Rwanda dans le cadre de cette initiative sont négociés entre les gouvernements du Rwanda et de la Chine », a-t-il déclaré à ChinAfrica.

« La Chine ne prêtera pas sans analyse. Autant que je sache, le côté chinois passera même trois ans à enquêter et à analyser pleinement avant de prêter, et fournira des prêts pour la construction de projets en fonction de la situation réelle du pays où le projet peut générer des avantages économiques et sociaux », a déclaré Kimonyo à ChinAfrica.

« À mon avis, le soi-disant "piège à dettes" est la propagande de personnes qui envient les relations entre la Chine et l'Afrique », a déclaré Mberwa. « La Chine n'est pas le premier prêteur sur le continent africain. Il y a des institutions financières connues de tous qui détiennent une grande partie de la dette due par les pays africains ».

Des rapports pertinents de la Banque mondiale ont montré que les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux détiennent près des trois quarts de la dette extérieure totale de l'Afrique. Ils prennent une plus grande part de la dette de l'Afrique.

Selon une analyse des données de la Banque mondiale par Debt Justice publiée en juillet 2022, les prêteurs publics et privés chinois représentaient 12% de la dette extérieure totale de 696 milliards de dollars du continent en 2020, tandis que 35% étaient dus à d'autres créanciers privés. Le taux d'intérêt moyen sur les paiements de la dette due à la Chine en 2021 était de 2,7%, contre 5% sur la dette privée non chinoise.

"Mais personne ne parle d'eux. Nous n'entendons parler que des prêts de la Chine à l'Afrique comme d'un problème. C'est une propagande de personnes qui ne sont pas à l'aise de voir l'Afrique se développer avec le soutien de la Chine. Honnêtement, les prêts chinois ont été très bénéfiques et ont transformé l'Afrique", a déclaré Mberwa.

Pas un « piège de la dette », mais un « gâteau économique » partagé

Ambassadeur du Gabon en Chine Baudelaire Ndong Ella

L'ambassadeur du Gabon en Chine, Baudelaire Ndong Ella, croit que chaque pièce a deux faces. Toutes les dettes ne sont pas des mauvaises choses.

« Quand on est autosuffisant, une dette peut sembler être un piège ; mais quand on en a besoin, la dette devient une fenêtre pour le développement », a déclaré Baudelaire à ChinAfrica. Il croit que la relation de dette entre les pays est un comportement économique normal en soi. Pour les pays en développement, si ils manquent de fonds de développement, la dette est un moyen efficace d'alléger la pression financière et de promouvoir le développement économique.

« Les projets sous l'initiative la BRI ne sont pas différents des autres coopérations bilatérales, ils sont réfléchis, étudiés et approuvés par les deux parties », a déclaré Baudelaire. « Pour moi, une dette qui pourrait promouvoir la construction d'infrastructures nationales, créer de l'emploi et profiter aux gens est définitivement une bonne dette. »

Pour le Gabon, la BRI est une excellente initiative qui répond à un déficit d'infrastructures, qui est un problème dans ce pays et, en fait, dans la plupart des pays du monde. Dans le cadre de cette initiative, la Chine a financé la construction de trois centres de formation professionnelle pour faciliter l'établissement d'un bon système de formation professionnelle et technique. De plus, le gouvernement chinois a également construit la route Port-Gentil-Omboué qui relie Port-Gentil au réseau routier principal du pays.

« Nous pouvons constater que la construction de la BRI implique principalement des infrastructures et de la production. Ces projets ont apporté un investissement efficace aux pays participants et ont favorisé la croissance économique locale et l'amélioration des moyens de subsistance de la population », a déclaré Baudelaire à ChinAfrica.

Améliorer la capacité de développement

Ambassadeur du Rwanda en Chine James Kimonyo

Afin d'assurer la viabilité de la dette, la Chine a lancé en 2019 un Cadre de viabilité de la dette pour les pays participants à l'initiative « La Ceinture et la Route » (BRI) pour optimiser le système de politique de prévention et de contrôle des risques et améliorer la qualité et l'efficacité des investissements.

De plus, en avril 2020, le G20 a adopté l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) du G20. La Chine a pleinement mis en œuvre l'initiative et a signé des accords de suspension de la dette ou a trouvé un consensus sur la suspension de la dette avec 19 pays conformément au consensus du G20. Les paiements de service de dette suspendus par la Chine sont les plus importants parmi les membres du G20. De plus, les institutions financières non officielles de la Chine ont également pris des mesures de suspension du service de la dette de manière comparable en référence aux dispositions de la DSSI, ce qui est rare parmi les pays du G20.

Kimonyo a déclaré que le problème de la dette en Afrique est essentiellement une question de développement. La solution au problème consiste à renforcer la capacité de développement indépendante et durable de l'Afrique. « Les pays africains doivent veiller à ce que les fonds soient utilisés pour promouvoir leur propre développement », a-t-il déclaré.

Face aux problèmes de développement les plus urgents auxquels l'Afrique est confrontée, la Chine soutient les pays africains dans la promotion des produits africains lors d'événements tels que l'Exposition internationale d'importation de la Chine et l'Exposition économique et commerciale sino-africaine, a établi un canal vert pour les produits agricoles africains destinés à l'exportation vers la Chine, a élargi davantage le champ d'application du traitement en franchise de droits aux produits des pays les moins avancés qui ont des relations diplomatiques avec la Chine et vise à augmenter les importations de produits en provenance d'Afrique de 300 milliards de dollars de 2022 à 2024. Selon les statistiques, la Chine a été le plus grand partenaire commercial de l'Afrique pendant 13 années consécutives, de 2009 à 2021. En 2022, le volume des échanges bilatéraux a dépassé 282 milliards de dollars, selon les statistiques publiées par l'Administration générale des douanes.

En outre, face au manque de technologie et de talents qui entrave le développement de l'Afrique, le gouvernement chinois soutient la formation de capacités en Afrique. La Chine a mené une coopération de développement des ressources humaines avec les pays africains, envoyant des experts et de jeunes volontaires en Afrique pour former des talents locaux.

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